Résumé :
|
Elle s'appelle Valentine. C'est une jeune fille apparemment ordinaire qui a un père, une mère et un petit frère. Elle passe des vacances organisées en Grèce avec sa famille. Elle est seule. La lumière brûle le théâtre antique. Valentine contemple les touristes affairés qu'elle ne rejoint pas. Sa voix s'élève, voix de haine, de tragédienne : " Je vais tuer mon père, ma mère, mon petit frère. Je le jure. Dans cet ordre ou à l'envers. " Sa voix poursuit, voix de mépris. Mépris pour la mesquinerie de la vie. Un homme qu'elle n'a pas vu l'observe, puis lui parle. C'est le gardien. Il lui dit des mots de Sophocle. Il lui parle d'Antigone. Elle méprise les citations. Il ne s'en offusque pas. De la tragédie, de son pouvoir de délivrance, Valentine a beaucoup à apprendre. Ainsi, quand elle assiste à la représentation d'Agamemnon, elle n'a pas besoin de savoir le grec pour être touchée par la violence, le mystère sacré de ces mots. Le chemin est long mais il est possible à Valentine d'espérer aimer ceux qu'elle croit haïr. Mais de la douleur de Valentine, celui qui s'appelle lui-même le gardien de cailloux a beaucoup à apprendre aussi. Car la tragédie habite chacun de nous et il a connu la sienne qu'il a emmurée et qu'il finira par dire avec ses mots à lui. Pendant que se tissent entre la jeune fille et le gardien des liens de plus en plus forts, un rôdeur hante le théâtre, en silence. Un silence inquiétant et douloureux qu'il faudra bien interroger.
|