Résumé :
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En étudiant la stature moyenne des conscrits français, considérée comme indice de développement humain, Laurent Heyberger a découvert que l’évolution des “ niveaux de vie biologiques ”, apparemment lisse au niveau national, recouvre des évolutions régionales contrastées voire heurtées entre 1780 et 1940. Si le XIXe siècle oppose avec netteté la ville industrielle naissante aux campagnes (diminution dans certains terroirs, développement dans d’autres), le xxe siècle réserve des surprises telles que la convergence entre régions, la diversification entre professions et le maintien des inégalités sociales. Cette étude d’histoire anthropométrique, impressionnante par la masse des données mobilisées (298 000 dossiers individuels) et par l’originalité de la démarche, renouvelle les études portant sur les niveaux de vie en France. Elle dévoile aussi la face cachée de la révolution industrielle.
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